Thérapie familiale

Les familles traversent des étapes, des secousses, des réorganisations. C’est normal.
Ce qui l’est moins, c’est de devoir les traverser seules.

Même les familles les plus solides peuvent perdre leurs repères : tensions constantes, incompréhensions, colère, repli d’un enfant, épuisement parental, conflits de loyauté, fratries déchirées, silence lourd, difficultés après un divorce ou un deuil.

Contrairement à ce qu’on croit parfois, une famille ne “dysfonctionne” pas parce qu’elle n’aime pas assez mais parce qu’elle cherche, souvent sans le savoir, à maintenir un équilibre devenu trop étroit pour ce qu’elle vit aujourd’hui. C’est d’ailleurs un membre, celui pour qui l’équilibre n’est plus supportable, qui se met à bouger et à destabiliser la famille.

La thérapie familiale n’a pas pour but de pointer un membre du doigt ou d’isoler “le problème”.
En systémie, on considère qu’un symptôme ; un comportement, une opposition, un repli, un conflit dit toujours quelque chose de la dynamique dans laquelle il apparaît. Non pas pour accuser, mais pour comprendre comment cette difficulté parle, alerte, protège parfois, ou tente de rétablir un lien.

Il ne s’agit pas de soigner une personne contre les autres, mais d’aider chaque membre à retrouver une place plus confortable et sa capacité d’agir dans la relation.

La thérapie familiale offre un espace où :
– chacun peut être entendu sans être mis en cause
– les enjeux invisibles deviennent plus clairs
– les rôles se rééquilibrent
– les relations retrouvent de la souplesse
– l’énergie familiale circule à nouveau

Et lorsque tous les membres ne souhaitent pas venir, le travail reste possible : agir sur la relation suffit parfois à transformer toute la dynamique.

Les raisons de consulter sont nombreuses. Parmi les plus fréquentes :

• tensions permanentes et disputes récurrentes

• difficultés de communication entre générations

• realtion difficile avec enfant ou adolescent en repli, opposition ou souffrance

• rivalités dans la fratrie

• relation difficile avec un beau-parent ou dans une famille recomposée

• loyautés familiales invisibles qui pèsent

• secret ou non-dit qui crée une atmosphère lourde

• bouleversement familial : maladie, deuil, déménagement, burnout, séparation

• conflits de valeurs, d’éducation, de mode de vie

• tensions autour du rôle parental ou d’un changement de place dans la famille

Il ne s’agit pas de “pathologiser” un membre, mais d’explorer ce que ces difficultés disent du système familial et des ressources qu’il n’utilise plus.

La thérapie familiale moderne est née de l’approche systémique, développée notamment dans le courant de Palo Alto.
Elle part d’une idée simple et puissante :
une famille n’est pas une addition de personnalités isolées, mais un ensemble de liens, de règles, de réactions et d’histoires qui s’influencent en permanence.

Là où la psychothérapie traditionnelle se concentre souvent sur la psychologie d’un individu, l’approche systémique s’intéresse à ce qui se passe dans la relation, dans la dynamique entre les membres, dans les gestes qui se répondent, parfois sans qu’on en ait conscience.

Ce changement de regard fait toute la différence.

✔ On ne cherche pas “ce qui cloche” chez quelqu’un

Le but n’est pas d’isoler un membre comme “problème”, ni de pathologiser un comportement.
La systémie considère qu’un symptôme – opposition, repli, colère, anxiété, tensions persistantes – est souvent une manière pour la famille d’exprimer qu’un équilibre ne fonctionne plus, ou qu’un besoin n’est plus entendu.

✔ On observe comment la dynamique familiale s’est organisée

Chaque famille développe des manières de fonctionner :
des alliances, des non-dits, des loyautés, des rôles, des façons d’éviter les conflits, de gérer les émotions ou de faire tenir le lien.
Certaines sont aidantes.
D’autres deviennent trop étroites pour la situation actuelle.

La thérapie systémique permet de rendre visible ce qui se joue, sans désigner un fautif.

✔ On redonne de la place, du mouvement, des marges de manœuvre

En séance, on utilise des outils concrets :
des schémas relationnels, des génogrammes, des représentations, des reformulations circulaires…
Ils permettent de mieux comprendre ce qui se rejoue, de déplier les malentendus, de clarifier les attentes, et d’assouplir les interactions.

Le but n’est pas d’expliquer le passé, mais de changer la manière dont la famille peut traverser le présent.

✔ La systémie soutient le lien sans maintenir le groupe “à tout prix”

Certaines familles ont besoin d’apaiser les tensions.
D’autres de redéfinir leurs frontières.
D’autres d’apprendre à se rapprocher… ou à se séparer plus sereinement.

La systémie accompagne toutes les configurations, même lorsque des violences, des dominations ou des positions trop asymétriques sont repérées.
Le rôle du thérapeute n’est jamais de “maintenir” la famille coûte que coûte, mais de permettre à chacun de reprendre du pouvoir sur sa façon d’être en lien.

Que vous veniez à deux, avec un adolescent, plusieurs enfants, un seul parent ou seul·e…la thérapie familiale permet d’agir sur la dynamique familiale même si tout le monde n’est pas présent.

Comme une pyramide humaine, il suffit qu’un membre bouge pour que les autres bougent aussi.