Adriana Tourny

Les mots, les cultures, les idéaux

Thérapeute relationnelle – systémicienne à Paris, j’accompagne les adultes, couples, familles et collectifs traversés par des tensions relationnelles, des conflits.

Formée à l’approche systémique (école de Palo Alto – LACT) et issue d’un parcours en sciences du langage, je propose un espace d’écoute non pathologisant et respectueux des récits de chacun.e.

Je consulte dans le 11ème arrondissement de Paris et en ligne. Mon cadre s’appuie sur une éthique de justice sociale, humaniste et sensible aux enjeux systémiques contemporains (oppressions, discriminations, normes etc.).

Originaire de La Ciotat et de Liverpool, j’ai grandi dans une diversité socio-culturelle qui a sculpté ma façon de traverser le monde.

J’ai développé très tôt un attachement fort pour les mots, l’écriture, la littérature, les sciences sociales et humaines. Je poursuis alors des études universitaires en Sciences du Langage avec l’étude de la communication, de la linguistique et de la sémantique. J’y ai appris l’importance et le pouvoir des mots, la délivrance existentielle qu’ils peuvent apporter mais également les chaînes qu’ils peuvent construire. Des récits individuels de certains, des instants figés de réalités, deviennent alors des témoignages collectifs, une fresque mouvante qui finit par nous dépasser et nous raconter.

Reconversion pour un retour aux autres et aux récits - “Re-lire pour re-lier”

La vie nous fait parfois prendre des détours. C’est après des expériences de vie, tant enrichissantes que douloureuses, que j’ai décidé de revenir à ce qui m’anime depuis toujours. L’entrelacement des récits individuels et collectifs.

Comme beaucoup de personnes que je rencontre aujourd’hui, je me suis longtemps sentie en décalage, à faire différemment de ce qui est attendu. Les chemins tout droit tracés ne m’intéressaient pas, ce que l’on décrivait comme la norme ne m’attirait pas et tenter de rentrer dans les cases me fit beaucoup de mal. J’ai cru être anormale, trop sensible, trop spontanée, trop éparpillée, trop, trop ,et au bout du compte, pas assez.

C’est avec le temps et ma formation à l’approche systémique que j’ai appris à faire la paix avec le concept de « normalité ». J’ai compris que mon mode de pensée et de fonctionnement est tout ce qui a de plus normal, banal même, même s’il ne répond pas toujours ni exactement aux besoins ou aux attentes de la société contemporaine. Ce récit de la normalité, nous sommes nombreux à l’entendre, à nous le raconter et à chercher les réponses à nos fonctionnements. Sommes-nous dans la norme ? Sommes-nous autorisé.e.s à faire autrement ? À sortir des clous ? À résister ? 

Mon parcours en sciences du langage nourrit profondément ma pratique thérapeutique. Il m’a appris à écouter les histoires autrement, les intonations, les silences, les répétitions, les mots choisis, tout a son importance. Chaque réalité et chaque existence est une narration que l’on compose avec les relations, les souvenirs et les expériences traversées. Les mots viennent de partout, ils influencent, relient et parfois enferment. Nous en choisissons certains et d’autres nous sont martelés.

Ce glissement entre narration et thérapie s’est fait naturellement, dans la volonté d’apporter un réceptacle aux souffrances et un cadre pour relire différemment ce que l’on se raconte. Car se raconter, c’est souvent commencer à se comprendre. En me formant à la thérapie systémique ainsi qu’a des connaissances sociologiques, j’ai trouvé une approche qui replace les personnes dans leur contexte, sans les réduire à leurs symptômes. J’ai choisi de faire de cet engagement une profession : accueillir les récits, les corps, les silences, les relations.

Offrir un espace où se relire et se relier.

mes pratiques

La thérapie brève systémique

une approche moderne, disruptive et humaine

J’ai découvert l’approche systémique de Palo Alto au cours de mes recherches pour trouver une thérapie non normative, non pathologisante et non traditionnelle. Je voulais une pratique qui reconnaît la complexité des vécus avec une approche plus psychosociale que tout biomédicale où la porte d’entrée est le symptôme que l’on veut évacuer à tout prix. Étant familière au travail d’introspection, je cherchais une méthode participative qui serait orientée solution afin d’apporter un soulagement plus rapide. 

Ce modèle de pensée qui envisage les difficultés, non pas comme des anomalies et pathologies individuelles mais bien comme des réponses à des interactions et relations dysfonctionnelles, m’a bouleversée tant il ouvre des portes de réflexions et d’actions possibles. En découvrant la systémie, la question du bien-être n’est plus une injonction à changer, ni à s’améliorer ou à se développer mais bien à revenir aux liens qui nous construisent et aux socles qui nous portent.

La systémie nous remet au cœur des systèmes, dans une posture active et globale où l’on est plus un observateur impuissant mais bien un acteur de nos expériences, des plus tristes et injustes aux plus tendres et heureuses, et cela change tout. 

C’est une approche profondément respectueuse des personnes, de leurs expériences, de leurs récits, de leurs univers, mais aussi de leurs ressources et de leurs capacités.

« La carte n’est pas le territoire et le mot n’est pas la chose »
– Alfred Korzybski

mon cadre

Situé et non-normatif

Mon accompagnement est situé et non-normatif : cela signifie que je reconnais les effets néfastes des violences systémiques (oppressions, discriminations, exclusions, domination) sur les identités et les relations. La thérapie n’est pas pour faire entrer les individus, couples ou familles dans la “norme”, mais pour travailler avec leurs visions, leurs besoins et leurs demandes propres. Le respect des points de vus, de la diversité est au coeur de mon approche.

Dans ma pratique, je m’efforce de ne pas reproduire ces normes implicites : je questionne, je me forme et je m’informe continuellement sur les enjeux sociaux qui traversent et influencent nos relations.

En tant que thérapeute, je suis dans une relation asymétrique car je propose un cadre et un accompagnement mais jamais dans une position dominante. Je considère les personnes que j’accompagne comme expertes de leurs propres expériences et je m’engage à accueillir leurs récits et leurs rythmes avec respect et attention.

Cette posture me semble essentielle dans tout travail thérapeutique relationnel, en particulier dans une approche systémique.

formations

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Thérapie clinique de la relation - Approche Systémique

Thérapeute de la relation – Systémicienne.
Lact – Paris 8 : école de formation à l’approche systémique représentante de l’Ecole de Palo Alto à Paris
2023-2025
630 h | 190 h de pratiques supervisées

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Master 2 Sciences du langage

Université Paris IV – La Sorbonne

Formation continue

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“Comment soigner les personnes sans soigner la société ?” Formation Eres en socioclinique – animée par Vincent de Gaulejac

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In vivo – “Violences et vulnérabilités : comprendre et prendre en charge”Maison des femmes Centre hospitalier de Saint-Denis

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Masterclass « Psychopathologie & hypnose » – Dr Julien Betbèze & Pr Gérard Ostermann – LACT (2024)

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Compréhension et accompagnement des personnes à haute-sensibilité – Formation animée par Elodie Crépel

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Animation d’atelier d’écriture et de bibliothérapie créative –Formation animée par Régine Detambel

webinaires / Conferences

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Congrès International de la Systémie – « Sortir d’un mode de pensée causal pour agir dans le monde autrement » Avec Boris Cyrulnik, Serge Hefez, Olivier Hamant (robustesse systémique), Dr C. Portelli, Dr J. Betbèze. LACT (2025)

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« Les normaux anormaux et les anormaux normaux » – J. Besse & R. Neuburger – Complexe Systémique (2025)

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Congrès international – « Urgence systémique » – avec Ivy Daure – LACT (2024)

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« Soigner les blessures familiales » Éric Trappeniers & Lucie Versnaeyen – Éditions Erès (2025)

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« Les raisons de la colère » – participation de Philippe Aïm – LACT (2024)

Manifeste - La thérapie systémique au service de la justice mentale & sociale

En tant que citoyenne et en tant que thérapeute, j’observe quotidiennement les conséquences néfastes des oppressions sociales et des jeux politiques sur les individus et sur leurs relations.

Pourtant, le bien-être est encore trop souvent ramené à l’individu seul, à ses potentielles « faiblesses », son « incapacité à faire face », « à s’adapter » ou à « résister au stress ». C’est le grand paradoxe du bien-être d’aujourd’hui, en oubliant de mentionner que les causes sociétales jouent un rôle majeur dominant dans les souffrances individuelles, il violente encore plus ses usagers. Et il est urgent de le reconnaître. 

La pathologisation à outrance des émotions et des comportements individuels ne fait qu’empirer la situation et stigmatise les individus, les définissant comme des êtres inadaptés qu’il faudrait soigner. Tandis que la psychologisation des problèmes liés aux défaillances sociétales produit une intériorisation négative de l’image de soi et valide l’idée d’un échec personnel.

Pourtant, les individus vus, ou qui se voient, comme « défaillants » répondent souvent de façon logique à ce qui est imposé par un système dysfonctionnel et pathogène.  La crise de la santé mentale dont tout le monde parle, ce burn-out général, est à prendre comme un signe de résistance à ce système à bout de souffle qui craque.

Discriminations systémiques (homophobie, misogynie, racisme, violence faites aux enfants, exclusion…), précarisation des populations, injonctions paradoxales, tout cela vient taire et immobiliser les individus, les privant de ressources pour agir. Sans surprise on observe alors une explosion des souffrances psychiques comme la seule réponse possible. 

Mon approche choisie dans ce contexte

J’utilise l’approche systémique, une approche qui prône une pratique où le contexte, les dynamiques, les histoires, les héritages et les interactions sont clés. Il est donc aboslument impossible aujourd’hui de faire de la systémie, et je dirai même, de la thérapie sans y inclure la justice sociale qui en est le socle. 

Traditionnellement, le thérapeute se doit une neutralité « bienveillante » mais cette neutralité n’est pas acceptable à mes yeux, ni possible, ni utile. Alors politiser oui, non pas en transformant les séances en discours militant mais politiser pour honorer la pensée systémique et surtout, honorer les personnes qui viennent me voir.

Comment ?

  • En refusant d’être neutre.
  • En développant une vision complexe, transervale, avec des outils venant de la sociologie, de la philosophie et des sciences plus généralement.
  • En m’interrogeant sans cesse, en doutant, en apprenant de mes client.e.s.
  • En restant humble devant les récits tout en maintenant un cadre solide, sécurisant.
  • En m’accordant au langage des individus, à leurs symboles, leurs références.
  • En validant leurs expériences, d’injustices et de violences en condamnant clairement les discriminations et les agressions systémiques en place dans notre société.
  • En me formant à des pratiques complémentaires comme la pleine conscience, la visualisation, la sociologie clinique, les TCC.

Nos souffrances individuelles, intériorisées, poussent sur un terreau fertile d’imbrication de systèmes (individuel, familial, social, culturel, économique) complexes, paradoxaux et difficiles à combattre tant ils s’auto-nourrissent et nous composent. En prendre conscience est déjà un énorme pas vers la déculpabilisation et la responsabilisation.

Les souffrance sont réelles, les symptômes sont là et nous devons prendre soin de nous, individuellement et collectivement, c’est un fait. Changer ces paradigmes, remettre du lien, ralentir, accepter d’être défaillant si cela veut dire résister, font partis des soins en sus des accompagnements thérapeutiques qui sont nécessaires, à mon sens, pour aider à tenir et à se remettre debout après les traumas vécus.

La thérapie ne doit pas être un outil au service de la norme en place, pour « re-normaliser » les individus rejetés par la société qui les maltraite, ni pour les remettre rapidement sur les rails vers l’utilité et la productivité.

Comme le dit le biologiste Olivier Hamant :

« Il faut embrasser la lenteur, les incohérences et l’hétérogénéité (…) et quitter le monde du burn-out.
Sans regret » – Olivier Hamant